Incendie de Saint Julien (Aube) Stop Linky Bar-sur-Aube
Incendie de Saint Julien (Aube) : un mort (dame de 85 ans)
Voici les dernières infos sur l’incendie qui a totalement détruit une maison à St Julien (10) et causé la mort d’une personne.
L’incendie s’est produit le dimanche a-m, une enquête a démarré mais la maison a déjà été rasée hier !!! 4 jours après le drame... Adieu les preuves pour une éventuelle contre-expertise. L’expert a contacté la voisine et lui a affirmé que le compteur n’y était pour rien !!!
D’où la colère des habitants qui ne racontent pas la même chose : nos amis du collectif troyen ont fait une enquête de voisinage et voici ce qu’il en ressort : un compteur linky a bien été installé depuis mi-janvier. 15 jours avant l’incendie, les habitants ont signalé à EDF des coups répétés dans le compteur comme quelque chose qui claque. EDF leur a répondu que ce n’était pas le compteur et ne se sont pas déplacés. 15 jours plus tard, la maison s’embrasait, faisant 1 mort. Une voisine a entendu une détonation avant que le feu ne se déclare.
Les collectifs de l’Aube ont décidé de donner une conférence de presse sur la place de la mairie de St Julien, le mercredi 18 avril à 18h30. Nous y avons invité la presse locale, la télé locale (Canal 32) dont le rédacteur se dit très intéressé par l’affaire, Fr3, France2 France Info... Un copain a contacté la boîte de production d’Elise Lucet qui a dit être intéressée par le sujet...
Les autorités essaient d’étouffer l’affaire, comme dans tous les autres cas, mais nous avons décidé de faire le plus de bruit possible autour de cet événement tragique. Les habitants du quartier ont d’ailleurs décidé de demander à Enedis de leur retirer les compteurs nouvellement installés. Enedis refusera, c’est certain.
Quelle action peut-on mener pour les aider ? Le collectif troyen a contacté Corinne Lepage mais ce n’est sans doute pas suffisant.
A la conférence, que je suis chargée de piloter, nous aborderons essentiellement le problème de l’incendie, de la sécurité des personnes, de l’irresponsabilité d’Enedis (nos vies valent-elles moins que la course au profit ?) et de la responsabilité des maires. Les autres problématiques viendront au fil des questions.
Le maire de St Julien a été interpellé par un habitant, membre du collectif, qui lui a demandé une entrevue. Celui-ci a répondu que ...peut-être...il mettrait à l’ordre du jour le pb...mais pas avant 15 jours. Il ne veut rien savoir.
Dans notre conférence nous demanderons un arrêt immédiat de la pose des compteurs dans le département tant que toute la lumière ne sera pas faite. Ils ne l’accepteront pas mais je pense que les gens vont réagir et faire pression sur leurs élus. Elus qui commencent à se poser de sérieuses questions. Nous ne pouvons laisser passer ça car il y a homicide involontaire !
Si vous avez d’autres idées pour nous épauler, elles seront les bienvenues.
Nous sommes, là, face à une lutte sans merci avec les autorités qui protègent un marché très lucratif. Mais c’est pour nous une question de vie ou de mort. Et ça, les gens commencent à le comprendre;
Stop Linky Bar-sur-Aube
Bonjour
Suite à l’incendie qui a ravagé une maison rue Haute-Moline à Saint-Julien, nous tenons tout d’abord à présenter nos condoléances à la famille et aux proches de la victime de ce drame.
En effet, dimanche 8 avril, la maison a pris feu, et les pompiers n’ont pas pu sauver la dame de 85 ans qui y habitait.
Nous tenons d’abord à nous étonner solennellement que la maison ait été rasée quatre jours seulement après l’incendie, comme si l’on voulait empêcher la justice de mener l’enquête approfondie qui s’impose.
À ce jour, la presse locale nous a dit que l’incendie s’était déclaré au niveau du compteur. À ce jour, pourtant, aucune information sur la nature de ce compteur n’a été communiquée. Y a-t-il des choses à cacher ? Nous sommes là pour exiger que toute la lumière soit faite…
Des témoignages spontanés nous ont appris :
1°) qu’un compteur Linky avait été installé dans cette maison le 16 janvier ;
2°) que le propriétaire se serait plaint à de nombreuses reprises auprès d’EDF qu’il y avait des claquements dans le compteur, et qu’on lui aurait répondu que cela était impossible et qu’il n’y avait pas de problème ;
3°) qu’une explosion, avec apparition de fumée, s’est produite juste avant l’embrasement de la maison.
Cela ressemble beaucoup aux autres départs d’incendies provoqués par le compteur Linky. On en compte 218 en 2017 (source : presse régionale).
Parmi eux, en mars 2018, à Laxou (54) où une personne de 44 ans est décédée. Pas d’info…
A Bièvres, un garage adossé à la maison a pris feu dans la nuit du 1er au 2 nov. et menacé l’habitation toute entière. Un compteur Linky avait été installé en septembre 2017.
Le 22 février 2018, à l’Isle sur le Doubs, un habitant a vu sa maison entièrement brûler, alors qu’un compteur Linky avait été installé l’après-midi !
Ce compteur Linky pose bien d’autres problèmes. Au vu des circonstances, nous n’aborderons aujourd’hui que les problèmes liés aux incendies et à la sécurité des personnes et des biens.
Sur les incendies, Enedis se tait : alors que pendant la période d’essai il reconnaît huit incendies, il n’en reconnaît plus aucun depuis la pose systématique des compteurs.
Notre but ici est d’alerter la population et toutes les autorités compétentes du danger réel lié à la pose du compteur Linky. Est-ce que les victimes ne sont pour Enedis que des dommages collatéraux ?
Dans une province du Canada, suite à huit incendies attribués au nouveau compteur, il a été décidé de stopper l’installation et de remettre les anciens compteurs. Ces incendies étaient dûs à une conception défectueuse de la pose… En quoi cela nous concerne-t-il ?
– Enedis n’a équipé ses poseurs que tardivement de pinces dynamométriques qui permettent d’assurer une fixation correcte des compteurs ;
– dans plusieurs départements, des sociétés sous-traitantes d’Enedis recrutent des poseurs sans qualification aucune (les annonces parues dans leboncoin en témoignent), alors qu’il faut au moins un Bac pro pour travailler sous tension.
– récemment, un stage de l’AFPA (Association de Formation Professionnelle pour Adultes) a été mis en place à l’intention des poseurs, au vu des «erreurs constatés sur le terrain».
Pourquoi aucune réaction, alors que depuis plusieurs mois les collectifs du département (Bar-sur-Aube, Romilly et Troyes) alertent sur les risques encourus, en organisant des réunions publiques et en s’adressant aux maires ?
On entend des propos ahurissants : «les compteurs appartiennent à Enedis, ou au syndicat d’énergie». C’est faux ! Les lois du 5 avril 1884 et du 15 juin 1906 attribuent la propriété des compteurs aux communes, confirmé par l’article L.322-4 du Code de l’énergie, même dans le cas où la commune délègue la mission de gestion de fourniture d’électricité à un syndicat départemental d’énergie. Le conseil municipal est donc censé voter le déclassement des compteurs avant l’intervention des poseurs, puisque les compteurs font toujours partie du patrimoine communal.
Mais lorsque les maires et les conseils municipaux décident de protéger leur population en votant une délibération refusant la pose des compteurs sur le territoire de la commune, ils subissent des pressions d’Enedis et de l’Etat, qui les mènent devant le tribunal administratif. L’association des maires de France est malheureusement un relais très actif de ces pressions.
Nous signalons que dans la mesure où Enedis n’est pas assurée (puisque c’est une entreprise publique), si des procès ont lieu, les parties plaignantes se retourneront contre les maires qui n’auront pas prévenu leur population des dangers possibles d’incendies… C’est pour des manquements de ce type que des maires ont été condamnées à de la prison ferme après la tempête Xynthia (digue fragile)…
Quant à Enedis, il passe en force, en ignorant la loi : 22 lois enfreintes. Par contre, qu’un incendie se déclare dans une habitation aux circuits électriques vétustes ou dans une maison récente (Bièvres), Enedis a le culot d’en rejeter la responsabilité sur l’usager sous prétexte que son circuit ne serait pas aux normes.
Non, la responsabilité de ces accidents incombe à Enedis, qui ne vérifie jamais l’état des circuits avant la pose. Et si cette remise aux normes est indispensable pour les nouveaux compteurs, pourquoi n’est-ce pas financé par Enedis ? Nos vies valent-elles moins que la course au profit ?
Lire l’article de Promotelec : Linky : faites intervenir un électricien qualifié
En effet, pourquoi Enedis fonce-t-il tête baissée ?
D’abord, les poseurs de compteurs reçoivent une prime au nombre de compteurs posés, Enedis lui-même recevra de l’Etat une prime si la pose se fait dans les temps.
Mais c’est surtout une question de gros sous : le remplacement de 35 millions de compteurs qui marchent va coûter 8 milliards … à Enedis ? Non, aux usagers qui paieront le compteur environ 130 € sur les factures à venir… ! Et pour cela Enedis a contracté un prêt à 0,7 % que les usagers vont rembourser à un taux de 4,6 % selon le rapport de la Cour des comptes du 7 février 2018. Les usagers paieront donc un surcoût de 506 millions d’euros (2014 – 2031). Et cela recommencera dans quinze ans, si ce n’est avant, puisque le compteur Linky a une durée de vie que certains estiment à guère plus de 10 ans !
Selon le rapport de la Cour des comptes, « seuls les gains au niveau des consommateurs justifient économiquement le projet », car la « rentabilité économique est médiocre sur le seul périmètre de la distribution ».
Mais, plus encore, la collecte de nos données personnelles fera d’Enedis un opérateur de big data plus motivé par la vente de nos données personnelles à des fins commerciales que par la fourniture d’électricité et d’énergie aux usagers… S’abriter derrière un prétexte de transition énergétique est tout aussi inconvenant dans cette logique marchande, quand associations professionnelles et de consommateurs ont déjà proposé de nombreuses solutions qui associent la nécessaire régulation de la production et de la consommation d’énergie avec le respect de la vie privée !
Face à ce danger permanent, face à cette bombe à retardement, nous demandons à Enedis et aux autorités compétentes de :
– faire toute la lumière sur les différents incendies qui se sont produits suite à la pose des compteurs (nous refusons le discours comme quoi il n’y aurait pas de preuve ; il suffit d’écouter le témoignage des habitants)
– stopper la pose des compteurs tant que la vérité ne sera pas établie sur le drame de Saint-Julien dans tout le département, par respect du principe de précaution inscrit dans le Traité de Maastricht de 1992 ;
– remettre immédiatement les anciens compteurs aux habitants qui le souhaitent et faire vérifier par Enedis si les compteurs installés sont bien en conformité avec les circuits.
Nous appelons également les citoyens à interpeller leurs municipalités pour qu’elles prennent des délibérations et des arrêtés interdisant la pose du compteur Linky sur le territoire de la commune pour protéger la population.
Car ce programme ne présente aucun intérêt pour les usagers ; il n’apporte que des inconvénients : risques graves pour la santé, captation des données personnelles pour une utilisation commerciale et politique (récentes affaires Direct Energie et Facebook), atteintes aux libertés, surfacturations, risques d’incendie, gâchis environnemental, dysfonctionnements et destructions d’appareils électriques, menaces et violences exercées par certains poseurs sous traitant, harcèlement des récalcitrants.
De plus, c’est une étape supplémentaire dans la disparition du service public (plusieurs milliers d’emplois sacrifiés) et son remplacement par des prestations tarifées, soumises à la concurrence et servant l’intérêt de grandes sociétés et de leurs actionnaires.
Enfin, au vu de tous les éléments du dossier, qui montre bien que, comme l’a souligné la Cour des comptes, le compteur Linky est une bonne affaire pour Enedis mais pas pour l’usager, les collectifs du département continueront à travailler pour que soit abandonné ce projet inutile, coûteux et mortifère.
Thèmes : Aube, Collectifs Stop-Linky, Enedis, Linky, Promotelec, Saint-Juli